Absence de structure et pédagogie invisible

 

 

Entre la bureaucratie et/ou la technocratie d’un côté et de l’autre le spontanéisme, y-a-t-il une voie démocratique pour l’éducation ?

 

Institution disciplinaire et domination légale-rationnelle

 

Le philosophe Michel Foucault a montré comment les institutions disciplinaires- prisons, hôpitaux, usines, écoles...ont fait leur apparition à l’époque moderne.

 

Cela correspond à l’émergence de ce que Weber appelle la domination légale-rationnelle. De fait, l’enseignant, dans le public, est un fonctionnaire qui tire son autorité de statut de la rationalité légale de l’Etat.

 

A l’instar du pouvoir étatique, la relation de pouvoir est verticale, s’organisant du haut vers le bas.

 

La critique de la pédagogie bureaucratique:

 

-La critique libertaire: cette critique met en avant comment la pédagogie bureaucratique conduit à reproduire un curriculum caché basé sur la soumission au pouvoir et est contraire avec la constitution de l’ethos d’un citoyen démocratique qui doit au contraire être capable d’autonomie de pensée par rapport à l’autorité instituée.

 

- La critique sociologique: La pédagogie traditionnelle repose sur la maîtrise de codes implicites qui favorisent les classes dominantes qui les maîtrisent. Elle favorise la reproduction.

 

Spontanéisme et tyrannie de l’absence de structure

 

Face à la domination bureaucratique sur laquelle repose la pédagogie traditionnelle, les pédagogies libertaires ont pu s’appuyer sur une vision spontanéiste de l’enfant d’inspiration pseudo-rousseauiste. Il s’agit de laisser s’exprimer les tendances spontanées de l’enfant.

 

Cette conception repose en outre bien souvent sur le présupposé discutable que la culture scripturale peut être acquise naturellement comme l’on apprend à marcher ou à parler. Néanmoins, force est de reconnaître que toutes les cultures où il a fallu transmettre la maîtrise d’un code scripturale, se sont appuyées sur un système de formation spécifique.

 

On trouve cette interprétation dans les pédagogies qui sont celles d’A. Neil ou encore dans l’unschooling par exemple.

 

Néanmoins le spontanéisme se heurte à plusieurs types de critiques:

 

La critique féministe: la féministe Jo Freeman a mis en avant la tyrannie de l’absence de structure. Elle désigne par cela le fait qu’un groupe laissé à ses formes spontanées de fonctionnement reproduit en son sein les rapports sociaux inégalitaires qui sont ceux qui sont dominants dans la société.

 

C’est pourquoi la pédagogie féministe a mis en avant la nécessité de mettre en place des institutions qui régulent le pouvoir dans la classe. Cela peut consister par exemple à s’assurer de donner la parole de manière équivalente aux filles et aux garçons. Pour cela, il peut être nécessaire d’avoir recours à des pratiques de discriminations positives pour rétablir de l’égalité entre sexe.

 

La critique sociologique: La critique sociologique met en avant que les pédagogies spontanéistes sont des pédagogies invisibles qui laissent s’exprimer les inégalités de socialisation relativement à la culture scripturale dépendant du milieu familial.

 

 

C’est pourquoi la critique sociologique insiste sur l’importance d’enseigner explicitement contre les formes plus informelles d’apprentissage qui favorisent le jeu des inégalités de socialisation.  

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Commentaires: 3
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    Christina Caskey (dimanche, 22 janvier 2017 02:40)


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