Classe sociale et intersectionnalité anti-oppressive

 

L’approche intersectionnelle met en lumière l’existence de plusieurs rapports sociaux qui sont traités au même niveau. Pourtant les pratiques militantes laissent apparaître une autre forme d’intersectionnalité.

 

Rapport sociaux de racisation et anti-oppression

 

Il est possible de constater que plusieurs organisations militantes pratiquent une intersectionnalité au sein d’une organisation spécifique en s’appuyant sur l’approche anti-oppressive.

 

Cela est constatable pour des organisations comme Mwasi ou comme dans le visuel du festival Nyansapo (http://www.bbc.co.uk/programmes/p054b5nh). On peut également constater la mise en oeuvre d’une intersectionnalité anti-oppressive dans le cadre du mouvement Black Live Matter (http://blacklivesmatter.com/guiding-principles/).

 

Ainsi ces organisations spécifiques semblent articuler de manière particulière l’existence d’un rapport social prédominant (de racisation) et une intersectionnalité anti-oppressive.

 

Au sein de ces organisations spécifiques de lutte afro-féministe ou noire, il s’agit de ne pas reproduire d’autres rapports sociaux d’oppression entre femmes noires ou entre personnes noires.

 

Politique de coalition et anti-oppression

 

L’intersectionnalité et l’anti-oppression semble venir interroger la stratégie d’existence d’organisations spécifiques fondées sur un principe d’autonomie (par exemple en pratiquant la non-mixité).

 

Ainsi, elle semble redoubler et mettre en abîme la question. L’organisation spécifique qui était censée être “safe” devient également un espace oppressif.

 

Il s’agit alors dans l’organisation spécifique de mettre en oeuvre une approche anti-oppressive intersectionnelle.

 

Mais cette approche anti-oppressive est également nécessaire lorsqu’il s’agit de coaliser des groupes spécifiques à un rapport social.

 

Il y a donc un double niveau de l’approche anti-oppressive: intra-organisations spécifiques et inter-organisations spécifiques.

 

Classe sociale économique et anti-oppression

 

Il devient alors possible de considérer d’une manière particulière la question de la centralité de la classe sociale.

 

Un mouvement social qui n’est pas inter-classiste ne regroupe que des personnes prolétaires et exclut les membres de la bourgeoisie que ce soit des femmes bourgeoise ou des bourgeois-e racisé-e.

 

Mais il ne peut pas faire abstraction de reposer en son sein la question de l’anti-oppression relativement aux femmes et aux personnes racisées. L’intersectionnalité anti-oppressive intra-organisationnelle se pratique donc au sein des organisations militantes du mouvement ouvrier de manière à les rendre plus inclusives à l’ensemble des personnes des classes populaires indépendamment de leur sexe ou de leur origine ethno-raciale .