Les bons et les mauvais : le FN et la « communauté chinoise ».

 

 

A la suite des agressions ayant lieu en Région Parisienne et dans le contexte de la mobilisation de la « communauté chinoise » en septembre 2016, le Front national tente d’instrumentaliser la situation.

 

Le position du FN par rapport à la « communauté chinoise »

 

Rappel du contexte  :

« Les vols avec violence contre des Asiatiques vivant ou travaillant à Aubervilliers ou à la Courneuve auraient triplé depuis un an. Cette triste réalité ne date pas d’hier. En 2010 et en 2011, il y avait déjà eu une vague de mobilisations des Asiatiques dans le quartier de Belleville (Paris), suite là encore à une série de violentes agressions pour vols. (…) Faut-il reprendre pour Aubervilliers l’analyse du journal Marianne qui assimilait les tensions à Belleville en 2010 et en 2011 à un « conflit inter ethnique »1 ? A l’époque, Marianne avait titré sur les tensions en 2010, « Belleville : Chinois contre Africains » (25/06/2010)  et avait repris la même thématique en 2011 « Belleville : Chinois contre Africains, saison 2 ! » (23/06/2011). (…) Olivier Wang, élu PS à la mairie du 19ème à Paris, un responsable de l’Association des Jeunes Chinois de France semble le penser : « Dans l’imaginaire commun, les Chinois se baladent avec beaucoup de liquide, et ne portent pas plainte. Du coup, ils se disent que nous sommes des cibles faciles ». Ya-Han Chuang (sociologue spécialiste du phénomène migratoire chinois) en dit un peu plus. Pour elle, les Chinois auraient « d’un côté, l’image positive d’une « minorité modèle », celle qui travaille dur, qui s’en sort, qui est donc souvent perçue comme privilégiée par rapport au reste de la population ; d’un autre côté, de manière plus péjorative, ils sont aussi perçus comme une « minorité silencieuse », discrète, timide, qui ne se plaint pas et qui vit entre elle » ( Le racisme anti-chinois, un racisme ignoré - https://www.ensemble-fdg.org/content/le-racisme-anti-chinois-un-racisme-ignore )

 

Rappel des déclarations :

« Florian Philippot, vice-président du Front national, postait en 140 caractères : «Pourquoi parler de "Chinois" alors qu'ils sont manifestement Français et très fiers de l'être ?». Wallerand de Saint-Just, président du groupe FN en Ile-de-France, a lui aussi voulu communiquer son soutien : «Nous avons conscience du poids de cette violence sur votre moral, ainsi que sur vos conditions de travail dont l’activité commerciale contribue au rayonnement de notre département», écrit-il. (…) Pour les représentants de l’extrême droite, l’immigration chinoise serait l’exemple d’une intégration réussie, contrairement à d’autres communautés. » (Libération, septembre 2009)

 

La stratégie du FN

 

Avec la question des agressions à l’égard des personnes issues de la communauté chinoise, le FN voit les avantages d’une double stratégie.

 

D’un côté, il met en avant ses thématiques sécuritaires habituelles, anti-délinquence, et anti-immigrés.

 

Mais en même temps, en soutenant la mobilisation de la « communauté chinoise », il envoie l’image qu’il n’est pas à un parti xénophobe et opposé à l’immigration en soi. Mais opposé, « aux immigrés qui foutent la merde ».

 

Cela lui permet d’essayer également de rallier dans son électorat des couches de la population qui peuvent être plus rétives à son discours : personnes rebutées par le discours raciste, descendants de l’immigration...