Oser faire entendre sa voix

 

 

La pédagogie critique repose sur l’interaction dialogique entre l’enseignant et les apprenants. Néanmoins, cela suppose de dépasser la culture du silence.

 

Qu’est-ce que le dialogisme critique ?

 

La pratique dialogique ne doit pas être confondue avec le cours dialogué. Dans le cours dialogué, l’enseignant se contente souvent de poser des questions fermées et d’attendre que les élèves trouvent la bonne réponse.

 

La pratique dialogique supposent que les apprenants osent faire entendre leur voix. Cela signifie que les apprenants posent des questions de compréhension, d’approfondissement ou encore formules des objections.

 

De son côté, l’enseignant peut favoriser le dialogue critique en formulant des questions de réflexion aux étudiants ou en sollicitant leur avis: que pensez vous de cette thèse ? êtes vous d’accord avec cette position ? L’enseignant peut également aborder une posture socratique en formulant des objections à ce qui vient d’être dit pas un apprenant et en l’invitant à essayer d’y trouver une réponse.

 

Le dialogisme critique suppose de la part des apprenants une postures intellectuellement actives où les apprenants n’hésitent pas intervenir durant le cours pour exercer leur esprit critique.

 

La culture du silence dans l’école française

 

L’école française plus que d’autres systèmes scolaires repose sur la culture du silence. Les élèves n’osent pas prendre la parole.

 

Parmi les apprenants, ce sont entre autres les filles ou ensuite les femmes qui peuvent avoir plus de difficulté à prendre la parole. En tout cas, à l’âge adulte, on constate que les hommes se sentent plus légitimes que les femmes à prendre la parole en public.

 

Que suppose la rupture avec la culture du silence ?

 

Elle suppose une certaine confiance en soi:

 

  • ne pas avoir peur de poser des questions qui peuvent paraître naïves

 

  • avoir confiance en ses idées: oser exposer ses idées et les défendre

 

Conclusion:

 

Le dialogisme critique suppose un changement d’attitude de la part des enseignants et des apprenants. Du côté de l’enseignant, il ne doit pas avoir peur qu’on lui fasse des objections et trouver normal d’y répondre.

 

Du côté des apprenants, ils ne doivent pas craindre d’interrompre l’enseignant et de lui faire des objections.

 

On peut donc en tirer les règles suivantes:

 

  1. Il n’y a pas de questions naïves

  2. L’enseignant peut être interrompu lorsqu’il présente de manière structuré un enseignement

  3. Les objections et les critiques intellectuelles sont les bienvenues.