Pédagogie critique : axes de la lutte anti-discrimination

 

 

Quels peuvent être les axes d’un atelier anti-discrimination ou égalité réunissant des personnes concernées et des allié-e-s ?

 

Ces groupes peuvent être créées au sein d’établissements scolaires ou d’autres structures à vocation éducatives,sociales ou militantes par exemple.

 

Les axes de ces groupes peuvent être les suivants :

 

1) Former sur le caractère socialement construit des inégalités et des discriminations :

 

- Souvent la plupart des personnes tendent à naturaliser les inégalités alors qu’elles sont socialement construites sur la base de différences.

 

On peut prendre pour exemple à cet égard le handicap. Il existe ce que l’on appelle un modèle médical du handicap : celui-ci fait du handicap une déficience biologique dont est porteuse une personne.

 

Le modèle social du handicap conduit à montrer au contraire que le handicap n’est pas uniquement ou avant tout un problème biologique, il est avant tout un problème social dans la mesure où il génère des discriminations.

 

L’alliance n’est possible qu’à partir du moment où les inégalités sont dénaturalisées.

 

Exemple de thématiques : classisme, racisme, sexisme, grossophobie, validisme, sanisme, LGBTQIphobie....

 

2) Former sur l’existence de discriminations systémiques

 

Prendre conscience du caractère systémique des discriminations consiste à prendre conscience du fait que ces discriminations traversent différents champs de la société : accès au logement, espace publique, champ politique, monde professionnel, espace domestique…

 

Les discriminations sont souvent imbriquées. Dans ce cas, il est nécessaire également de prendre conscience que le croisement de plusieurs discriminations peuvent avoir des effets spécifiques.

 

3) Constituer des groupes de soutien 

 

Le groupe de soutien aide les personnes socialement discriminées à faire face aux discriminations par des stratégies individuelles et/ou collectives.

 

Il aide également les allié-e-s à savoir comment ils peuvent se comporter pour intervenir ou/et soutenir une lutte collective à laquelle ils/elles ne sont pas directement concernées.

 

Cela peut passer par exemple par des groupes de discussion (de 10/12 personnes) ou encore des activités de théâtre forum.

 

4) Education aux droits et empowerment

 

Il s’agit donc de viser un empowerment (empouvoirement) des personnes socialement discriminées.

 

Cela peut passer entre autres par l’éducation aux droits. Connaître ses droits peut permettre aux personnes socialement discriminées de mieux se défendre face aux situations d’oppression qu’ils/elles subissent.

 

5) Élaborer des actions de sensibilisation 

 

Ces groupes doivent permettre d’élaborer des actions de sensibilisation qui permettent à des personnes extérieures à ces groupes de prendre conscience de l’existence de discriminations sytémiques.

 

6) Elaborer des actions collectives de transformation

 

Ces actions collectives ont pour objectif d’agir concrètement pour transformer les situations : modifier la législation, faire pression sur un employeur, sur des commerçants...