L’école et le sens de la vie

 

 

La psychologie existentielle met en avant l’importance du « sens de la vie » comme dimension psychologique. Pourtant si différents courants de la psychologie ont influencé la pédagogie, ce n’est pas vraiment le cas semble-t-il de la psychologie existentielle.

 

La forme scolaire traditionnelle et l’absence de sens.

 

S’il est une critique qui est faîte souvent à la forme scolaire traditionnelle, c’est le manque de sens. Les auteurs de la pédagogie nouvelle, comme Freinet, ont critiqué le caractère scolastique des exercices scolaires.

 

En effet, les exercices réalisés à l’école sont des artefacts décontextualisés qui sont coupés du sens de l’existence et ayant uniquement pour objectif de développer des habilités cognitives.

 

D’un point de vue existentialiste, l’école apparaît alors comme une source d’aliénation. En effet, elle ne se donne pas pour objectif de permettre aux individus de « découvrir le sens de leur vie » (pour reprendre l’expression du psychologue Victor Frankl

 

Sens de l’existence et pédagogie

 

Si l’on regarde l’histoire de la pédagogie, on constate l’existence d’un ensemble de courants qui sont tournés vers « l’expressivité ». Agnes Van Zanten parle « d’une visée expressive ». On peut dire qu’il s’agit là d’une aspiration existentialiste à l’authenticité. L’éducation a pour objectif de permettre à l’enfant de développer ses capacités qui sont à l’état de potentiel. Ces capacités sont différentes selon les élèves d’où le fait que l’école devrait s’adapter à chacun.

 

On peut supposer que l’intérêt controversé qu’ont suscité les travaux de Gardner sur l’intelligence multiple s’explique par le fait qu’ils renvoient à cette aspiration à l’expression de soi qui caractérise selon Luc Boltanski, la critique artiste.

 

C’est en particulier chez Jiddu Krishnamurti que l’on trouve le plus développer un discours sur l’orientation existentialiste que devrait avoir l’éducation : voir De l’éducation (1953).

 

Existentialisme et critique politique

 

On trouve dans l’oeuvre de Paulo Freire une dimension existentialiste. L’existentialisme sartrien se présente dans un premier temps comme une perspective individualiste : l’individu donne seul un sens à son existence. De fait, l’approche existentialiste de l’éducation peut conduire à une conception individualiste de l’émancipation.

 

La philosophie éducative de Paulo Freire apparaît comme une tentative de mise en dialectique entre l’aspiration individuelle existentialiste à l’émancipation (portée par la critique artiste) et l’aspiration collective à l’émancipation (portée par la critique sociale).