Développer l’action syndicale (avec Paulo Freire)

 

 

Comment l’approche de l’action collective dans Pédagogie des opprimés peut-elle être adaptée à l’action syndicale ?

 

I. Partir des expériences vécues au travail

 

La première partie de l’approche freirienne consiste à partir du vécu des personnes opprimées. Pour cela, il peut être possible :

 

- de s’appuyer sur une recherche-action ou enquête de conscientisation qui consiste à interroger les salariés sur leurs conditions de travail

 

- cette enquête peut ensuite faire l’objet d’une restitution en heure d’information syndicale pour servir de base de mobilisation

 

- l’heure d’information syndicale peut également servir de discussion pour faire émerger les expériences de travail et les problèmes qui se posent.

 

II. La conscientisation

 

- problèmatiser ces expériences en les mettant en lien avec des réalités sociologiques, par exemple concernant la transformation des organisations du travail sous l’effet des nouvelles formes de management.

 

On peut s’appuyer pour cela sur la sociologie du travail avec des auteurs par exemple comme Danièle Linhart : Linhart, Danièle. La comédie humaine du travail. Erès, 2017.

 

- la synthèse culturelle : il s’agit de rédiger collectivement des documents qui appliquent les analyses sociologiques générales au contexte de travail particulier.

 

III. L’action collective (la praxis)

 

- La démytification : il s’agit de faire émerger les freins à l’engagement dans l’action collective et de les déconstruire

 

- Les inédits possibles : il s’agit d’imaginer comment le travail pourrait être organisé différemment pour améliorer les conditions de travail, de faire émerger les revendications possibles.

 

L’exemple d’autres luttes qui ont été menées dans d’autres entreprises ou administrations peut être une aide pour faire émerger les inédits possibles.

 

- Organiser : il s’agit d’organiser concrètement l’action collective en se servant des idées qui ont émergées durant la phase des inédits possibles.

 

- Action-réflexion-action : la praxis suppose un aller/retour entre des phases de réflexion, d’action et de retour réflexif sur l’action