Recherche sur les médiations techniques numériques en pédagogie critique

 

 

Pour la pédagogie critique, la technique n’est ni neutre, ni bonne, ni mauvaise, elle est comme le pensait Ellul, ambivalente. Dans ce cadre, comment peuvent être penser les médiations techniques, en particulier numériques ?

 

1. La domination de la rationalité instrumentale dans le technocapitalisme.

 

Il ne s’agit pas de diaboliser la technique. Dans le technocapitalisme, la technique constitue un système dont les effets sont ambivalents. Si la technique n’avait pas des effets positifs, personne ne l’utiliserait. C’est bien parce que les objets techniques possèdent certains avantages que leur usage parvient à s’imposer.

 

Mais, ces effets ne sont pas univoques. Chaque technique possède également ses inconvénients. Chaque technique est fondamentalement ambivalente.

 

Le problème du technocapitalisme, ce n’est pas seulement l’ambivalence caractéristique du régime technique, mais la domination de la rationalité instrumentale. Seule la relation technique au monde devient légitime.

 

Le problème n’est pas tant d’utiliser ou pas une technique, le problème c’est de ne pas laisser les existences être colonisées uniquement par une relation technique au monde.

 

2. Le mode de relation éthique au monde.

 

Le mode de relation éthique au monde est un autre mode de relation que la relation technique. La pédagogie critique se donne pour objectif de penser et de mettre en œuvre, un mode de relation éthique et non pas seulement technique en éducation.

 

Le mode de relation technique au monde en éducation peut être appelé : didactique. Il est possible, à l’ère du technocapitalisme, de s’interesser aux médiations numériques dans l’éducation.

 

3. Médiation numérique, résistance et éducation de soi

 

L’une des questions qui peut être abordée, ce sont les pratiques d’éducation de soi ou de formation de soi à l’ère du technocapitalisme. Internet et les écrans ont envahi nos existences. Ils imposent un mode de relation technique au monde.

 

Néanmoins dans les pratiques de formation de soi face au numérique, quelle est la place que les personnes peuvent accorder un autre agir que l’agir éthique ?

 

La réflexion qui peut-être menée dans ce cadre peut relever d’une auto-expérimentation en philosophie. Comme l’explique Paul B. Préciado, il existe une tradition en philosophie d’une auto-expérimentation.

 

A partir d’une expérimentation de pratique de formation de soi en ligne, quelle place le sujet est amené à accorder au mode de relation éthique ?

 

On peut penser par exemple au fait de partager ou pas une information pour des raisons éthiques, au fait d’utiliser ou pas certains instruments techniques pour des raisons éthique, à la manière de se comporter lors des échanges en ligne, ect…

 

4. Médiations numériques, pratiques coopératives et action collective

 

La deuxième dimension consiste à interroger comment les pratiques de formation de soi liées à des médiations techniques s’articulent à des pratiques d’éducation populaire collectives.

 

Là encore, les médiations techniques sont ambivalentes, à la fois vecteur d’aliénation, mais également possiblement subvertis pour en faire des vecteurs d’émancipation dans leurs usages afin de mobiliser des mouvements sociaux.

 

Il s’agit de s’interesser à la manière dont les technologies numériques peuvent être utilisées comme vecteurs de conscientisation et de transformation sociale en prenant en compte l’ambivalence des médiations techniques.