Comment, du point de vue d’une analyse grammaticale de la philosophie, se comprennent les rapports entre cause, force et finalité ?
1) Si l’on part du sujet vivant doué de sensibilité (l’animal):
- l’être vivant éprouve un besoin physiologique qui provoque une souffrance
- c’est sous l’effet de cette souffrance physique qu’il cherche à combler ce besoin
- celui-ci se trouve comblé lorsque le sujet éprouve du plaisir.
- ce qui provoque du plaisir apparaît alors qualifié d’utile.
Dans les philosophies sensualistes (hédonisme, épicurisme, empirisme, utilitarisme...), l’être humain apparaît comme un être vivant qui recherche le plaisir qui est alors considéré comme équivalent à l’utilité.
L’être vivant se caractérise par la réceptivité, la passivité de la sensation, qui provoque l’action.
2) Si l’on part d’un sujet matériel:
- une cause motrice
- provoque un mouvement.
L’action du sujet est donc analysée sans prendre en compte la finalité de l’action que ce soit sous la forme d’une tendance naturelle ou d’une intention du sujet.
3) Si l’on part d’un sujet spirituel:
- une intention orientée vers un but
- provoque l’action du sujet
- ce but n’est pas utilitaire, mais spirituel
L’action du sujet n'apparaît pas comme le produit d’une cause motrice, d’un mécanisme.
L’action du sujet est la conséquence d’un but spirituel que c’est fixé le sujet et qui donne un sens à son action. Cette finalité est externe.
Le sens est ici distingué de l’utilité vitale, en particulier du plaisir égoïste.
Le sujet de l’action est conçu comme capable de se déterminer, par exemple relativement à des fins morales.
4) Si l’on part d’un sujet vivant, non plus caractérisé uniquement par la passivité de sa sensibilité, mais par une spontanéité vitale, cette spontanéité le pousse à l’action, à l’activité. Le sujet apparaît comme poussé par une force vitale qui n’a pas de fin particulière si ce n’est de survivre: sa finalité est interne.
Ainsi ce qui correspond à l’utilité pour l’être vivant n’est alors pas le plaisir, mais ce qui lui permet de survivre.
Récapitulatif:
- La notion de finalité, en particulier externe, se trouve éliminée, soit dans des philosophies matérialistes mécanistes, soit dans des philosophies vitalistes qui présupposent l’existence d’un vouloir vivre aveugle.
- Le sujet apparaît comme passif soit dans les philosophies sensualistes qui mettent l’accent sur la réceptivité de la sensation, soit dans les philosophies mécanistes qui mettent l’accent sur la cause motrice antérieure à l’action.
- La finalité peut prendre deux formes : soit celle d’un sens spirituel, soit celle d’une utilité vitale.
- La finalité en tant qu’utilité vitale peut prendre deux formes : soit la survie comme adaptation au milieu, soit le plaisir comme critère de ce qui satisfait un besoin.
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