Les études sociologiques sur la réussite scolaire montrent qu'elle est fortement corrélée à des conditions sociales telles que le milieu familial. Néanmoins, l'échec scolaire n'est pas une fatalité qui pourrait être renvoyée simplement à l'absence de don naturel inné ou à un handicap socioculturel. Des individus souffrant de troubles précoces de l’apprentissage et/ou issus de milieux défavorisés, ont pu parvenir à la réussite scolaire. Afin d’essayer de comprendre cela, il est sans doute intéressant d'expliciter un certain nombre de facteurs qui favorisent la réussite scolaire :
1) La motivation intrinsèque :
Les études menées en psychologie sur la motivation scolaire montrent que les types de motivation les plus efficaces ne sont pas les motivations extrinsèques, mais intrinsèque.
La motivation intrinsèque : consiste à étudier parce qu'on y trouve un intérêt pour comprendre le monde ou que l'on trouve du plaisir à étudier.
La motivation extrinsèque : consiste à étudier pour avoir un bon travail – rémunérateur- ou pour être reconnu par les autres.
Les études sociologiques (Charlot, Rochex et Bautier) sur le rapport au savoir des élèves en réussite et en échec scolaire montrent des différences entre les élèves sur ce plan.
Les élèves en situation d'échec scolaire pensent le plus souvent qu'il faut travailler à l'école surtout pour avoir un bon métier plus tard. Ce discours est également mis en avant par leur famille.
Les élèves en situation de réussite scolaire éprouvent également bien souvent des motivations intrinsèques : plaisir d'apprendre et intérêt personnel pour les savoirs scolaires.
La motivation intrinsèque n'est pas nécessairement spontanée, mais elle peut être construite par le sujet.
Elle implique de la part du sujet apprenant la capacité à faire des liens entre les savoirs scolaires, la compréhension du monde dans lequel il vit et ses centres d’intérêts. C'est ce qu'on appelle donner du sens aux savoirs.
2) L'engagement dans la tâche :
Une forte motivation favorise un fort engagement dans la tâche.
Les psychologues (Renzulli, Gagné) distinguent le don (ou aptitude) et le talent. Le don renvoie à un potentiel (qui serait, selon certains, inné). Le talent renvoie à la performance effectivement réalisée.
Le talent implique donc un haut niveau d'engagement dans la tâche. L'engagement dans la tâche désigne des qualités telles que l'enthousiasme, la détermination, l'endurance, la persévérance ... mises par un sujet à accomplir une tâche.
Une étude (Roe) menée aux Etats-Unis dans les années 50 sur soixante scientifiques très reconnus dans leur domaine a montré qu'ils ne se distinguaient pas du reste de la population par des aptitudes particulières, mais par leur capacité d'engagement dans leur discipline.
De même, il est possible de se demander si les performances réalisées par les Aspi (personnes présentant le syndrome d’Asperger) sont liées à des aptitudes innées ou à une forme extrême d’engagement dans la tache d’ordre monomaniaque (intérêts restreints).
3) L'attitude active en cours
L'engagement dans la tâche commence durant l'heure de cours.
Les travaux menés sur le travail personnel des élèves en réussite scolaire et celui des élèves en difficulté scolaire montrent des différences.
Les élèves en difficulté scolaire pensent qu'un bon élève est quelqu'un qui écoute (passivement) en cours.
Les élèves en situation de réussite scolaire ont une attitude active. Cela peut passer par différentes attitudes.
Ils ont une attitude mentale active : ils essaient de comprendre, se posent des questions, font des liens avec d'autres disciplines...
Ils participent en posant des questions et/ou en répondant aux questions.
Ils sont actifs dans leur prise de note en sélectionnant l'information et en l'organisant spatialement (mise en page).
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