7) La scolarisation (ou pédagogisation) du temps de loisir
La capacité à donner du sens aux savoirs scolaires peut être sans doute connectée avec la capacité du sujet à effectuer des liens en dehors des cours avec les savoirs scolaires en écoutant les informations ou durant ses loisirs.
La scolarisation du temps de loisir est un processus qui a été mis en valeur dans différents travaux sociologiques. C'est le cas par exemple dans les familles appartenant aux professions intellectuelles, où les enfants sont en situation de réussite scolaire. Les loisirs sont tournés vers des activités scolairement rentables : musique, cinéma, musées...
Il est possible de constater également un tel processus dans les classes préparatoires économiques. Les activités de loisirs sont utilisées par les étudiants comme des moments qui pourront être réutilisés lors des oraux de culture générale.
8) L'apprentissage autodéterminé
La finalité des processus d'apprentissage scolaire n'est pas uniquement l'acquisition de connaissances, mais le développement de la capacité du sujet à apprendre par lui-même.
En effet, un certain nombre de connaissances sont périssables et il est donc nécessaire d'être capable de se former tout au long de l’existence.
Il s'agit de produire des personnalités autonomes qui soient capables de se fixer les objectifs de leurs apprentissages, de s'en fixer les moyens, d'organiser leur temps personnel d'apprentissage, de rechercher l'information pertinente et de maîtriser les méthodes leur permettant d'acquérir de nouveaux savoirs.
Cela passe en particulier par la capacité à se donner une discipline de travail c'est-à-dire des règles et des habitudes de travail régulières que le sujet apprenant suit en les adaptant à une situation d’apprentissage donnée.
Les études ont montré en outre que l’élève en échec scolaire, n’est pas tant un élève qui n’a jamais travaillé par “paresse”, qu’un élève qui a cessé de travailler faute de réussite ou qui ne travaille pas efficacement.
9) La créativité
Renzulli dans son modèle de la personnalité talentueuse inclut la dimension de la créativité. Il est possible de distinguer deux niveaux de créativité dans un domaine. Le premier est la capacité à trouver des solutions originales à un problème. Le niveau supérieur de la créativité est ce que Kant appelle le génie qu'il définit comme celui qui est capable de révolutionner les règles d'un domaine donné.
Il est intéressant de constater que durant l'histoire humaine, on s'est souvent interrogé sur le décalage entre l'enfant prodige (qui fait preuve de performances précoces exceptionnelles dans un domaine donné) et l'adulte génial. Les enfants prodiges sont rarement des adultes géniaux, à l'exception par exemple de Mozart. Ils sont des virtuoses précoces, mais ils ne révolutionnent pas leur domaine d'excellence.
Il est possible que la créativité ait plus de rapport avec l'engagement dans la tâche qu'avec des aptitudes exceptionnelles.
Les psychologues distinguent deux formes de pensée créatrice.
La pensée convergente: elle se caractérise par sa systématicité. Elle est le propre des formes de pensée qui sont capables d’organiser le savoir de manière ordonnée en repérant des analogies entre des domaines éloignées. Ce type de pensée est celle du scientifique qui est capable d’innover dans un domaine en appliquant des méthodes utilisées dans d’autres domaines. C’est le cas par exemple de Levi-Stauss lorsqu’il applique la méthode du structuralisme linguistique à l’ethnologie.
La pensée divergente: elle se caractérise par son aspect foisonnant et intuitif. C’est par exemple le type de pensée qui est mis en oeuvre lors d’un brain-storming. C’est le type par exemple de pensée d’un mathématicien qui, comme Poincaré, formule par intuition des conjectures qui ne seront démontrées que plus tard.
La créativité suppose la capacité à affirmer ce qu'il y a de singulier dans la personnalité du sujet - son originalité - à travers la tâche effectuée.
Une telle compétence suppose un certain rapport avec le travail effectué qui ne peut pas souffrir le détachement, l'extériorité ou l'indifférence. Ce rapport semble également peu compatible avec un simple calcul utilitariste. En effet, il implique une certaine prise de risque.
10) La capacité de résilience scolaire:
La résilience scolaire peut désigner entre autres la capacité d’un élève à se remettre d’un échec pour continuer sa progression. En définitif, un facteur de réussite scolaire peut être l’importance de la motivation scolaire et de l’engagement dans la tâche permettant une résilience scolaire.
Écrire commentaire