Raisonnement et résolution de problème
Pourquoi les capacités de raisonnement logique (intelligence fluide) occupent une place limitée dans la réussite scolaire, puis dans la pratique d’un expert ?
Aussi bien à l’école, avec par exemple les « situations problèmes », que dans les formations supérieures, il est demandé à l’apprenant d’être capable de résoudre des problèmes. Il existe un courant de la psychologie qui lie la capacité de résolution de problème à une capacité de raisonnement logique innée (intelligence fluide) variable entre les individus. En réalité, l’étude concrète des étapes d’une résolution de problème montre que le raisonnement logique y occupe une place limitée.
1- La construction d’une représentation du problème
La première étape de la résolution de problème consiste à comprendre le problème et à en construire un modèle mental. Cette étape nécessite en particulier de la fluidité mentale pour être en mesure d’examiner plusieurs représentations possibles du problème afin de construire celle qui permet de produire une ou des solutions pertinentes.
2- L’insight
La deuxième étape consiste à générer des solutions. Il s’agit d’avoir l’intuition de l’idée qui va orienter la procédure de résolution de problème. Cette phase peut nécessiter une pensée divergente et fluide permettant de générer là encore plusieurs hypothèses, afin ensuite de sélectionner la plus pertinente. Elle peut prendre appui sur la mémoire à long terme du sujet. Cette idée peut ainsi consister par exemple dans l’utilisation d’une analogie et donc le transfert d’une structure de résolution appliquée dans un autre problème à un nouveau problème. Néanmoins, le sujet peut avoir une idée pertinente et ne pas réussir à la planifier.
3- La procédure de résolution
Une fois l’idée qui oriente la solution, il faut réaliser la procédure qui permet de résoudre le problème. Il y a deux manières d’y parvenir. Soit, le sujet recourt à sa mémoire à long terme et applique par analogie une procédure qu’il a déjà en mémoire. Soit il génère lui-même un algorithme permettant de résoudre le problème. C’est dans ce cas où le raisonnement logique tient une place importante. Il s’agit de planifier les différentes étapes.
La différence entre les deux types de planification réside dans l’énergie cognitive qu’elles demandent en particulier en terme de mémoire de travail. Pour pouvoir construire un algorithme, il faut maintenir en mémoire de travail l’ensemble des contraintes. Dans le cas du transfert par analogie d’une structure déjà utilisée, la mémoire à long terme soulage une partie de la mémoire de travail.
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MM (mardi, 31 janvier 2017 05:35)
Merci