Le paralogisme naturaliste est une erreur logique qui consiste à passer d’un jugement de fait à un jugement de valeur. Les tendances neo-positivistes en sciences de l’éducation tendent à commettre ce type d’erreur.
Le positivisme appliqué aux sciences de l’éducation
L’approche positiviste peut désigner en philosophie une conception de la science qui tend à distinguer nettement la description scientifique et les jugements de valeur philosophiques.
Le positivisme consiste alors à décrire les phénomènes en refusant d’en tirer des conséquences politiques et morales. Cette approche distingue entre jugement de fait et jugement de valeur. La science est considérée comme axiologiquement neutre et ne pouvant pas porter de jugements de valeurs.
En sciences de l’éducation, il serait possible de considérer qu’une approche positiviste consiste à décrire des situations empiriques ou à produire des résultats d’expérimentations. Mais l’approche positiviste se refuse à discuter les finalités politiques et ethiques des pratiques pédagogiques. Celles-ci sont rejetées hors du domaine scientifique.
Le neo-positivisme en sciences de l’éducation et l’errreur naturaliste
Le néo-positivisme en sciences de l’éducation désigne des tendances qui consistent à vouloir que les sciences de l’éducation adoptent un modèle de scientificité qui les rapproche des sciences de la nature.
Il s’agit d’éliminer la référence au sens vécu par les acteurs et donc les méthodes qualitatives au profit de méthodes quantitatives et expérimentales.
Cela conduit à privilégier certains types d’approches. Les descriptions empiriques qui s’appuient sur l’étude statistique des pratiques éducatives ou alors des expérimentations pédagogiques menées selon des protocoles expérimentaux rigoureux s’appuyant de préférence sur des échantillons larges. Cela peut également consister à appliquer aux pratiques éducatives des résultats issus des neurosciences.
Néanmoins, les approches néo-positivistes vont plus loin encore. En effet, elles visent sur la base de résultats issus des sciences empiriques à tirer des prescriptions normatives qui devraient orienter les politiques publiques. C’est là que se situe l’erreur naturaliste. Ainsi, juger qu’une pratique enseignante est efficace suppose de se poser la question de son efficacité en vue de quelle finalité pédagogique et éducative. Or ces finalités mettent en jeu des valeurs jugées désirables.
Le fait qu’une pratique pédagogique ait été expérimentée et qu’elle s’avère efficace ne suffit pas à la valider sur le plan des finalités pédagogiques. En effet, il s’avère nécessaire de discuter de sa finalité en vue de valeurs éducatives politiques et ethiques.
Certaines de ces études quantitatives visent à évaluer sur le plan international les systèmes éducatifs. Là encore, se trouve masqué une confusion entre description et évaluation. En effet, ces études évaluent les performances des élèves. Néanmoins à partir de ces performances des élèves évaluées à partir d’un certain nombre d’épreuves qui impliquent déjà en eux-mêmes des choix axiologiques, on en tire une évaluation d’un système éducatif sur la base de la combinaison de plusieurs performances et indicateurs. Or la légitimité axiologique de ces indicateurs n’a pas été discutée explicitement. Ils sont posés comme des évidences factuelles alors qu’ils résultent de choix qui sont orientés selon des valeurs éducatives. Il en résulte une dérive technocratique.
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zobacz anons (vendredi, 08 septembre 2017 22:20)
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