Les sociologues actuellement utilisent dans leurs recherches la notion de race. Mais celle-ci ne doit pas être confondue avec la notion de race biologique.
De l’apparition de la notion de race biologique à sa disqualification
La notion de race a d’abord été utilisée dans un premier sens de lignée. On parle alors de race aristocratique.
Au XVIe siècle commencent des voyages d’exploration ultra-marins qui aboutissent à une première phase de colonisation du monde par l’Europe.
C’est au XVIIe siècle qu'apparaît l’idée de classer les populations dans le monde en fonction de races. L’un des premiers d’entre eux est le français François Bernier. Il classe les populations en fonction de leur couleur et de leur continent en quatre races principales.
Au XIXe siècle, sous l’effet de la seconde phase de colonisation, apparaissent de nouvelles théories raciales insistant plus ouvertement encore sur l’inégalité des races, comme celle de Gobineau. Le racisme prétend s’ériger au rang de science. Se développent alors des théories très élaborées distinguant des races principales et des sous-races. Par exemple, la race caucasienne peut se subdiviser en plusieurs sous-races comme par exemple la race méditerranéenne, alpine ou encore nordique… La race méditerranéenne par exemple pouvant se subdiviser encore en sous-races comme par exemple: insulo-ibérienne, saharienne…
Après la seconde guerre mondiale et avec le développement de la génétique, les travaux de recherche montrent que ces classifications ne renvoient à rien de scientifique. En effet, la notion de race utilisée dans l’élevage suppose une sélection artificielle visant à homogénéiser des caractéristiques physiques. Or une telle sélection n’existe pas chez les êtres humains.
En outre, ces classifications mettent en lien des phénotypes avec un ensemble d’autres caractéristiques qui ne leurs sont pas liées comme par exemple l’intelligence ou la langue utilisée.
Aujourd’hui, il existe une discipline scientifique qui étudie l’histoire génétique de l’humanité. Il s’agit de la génétique des populations. Elle étudie des marqueurs génétiques spécifiques de certaines populations. Mais ces marqueurs n’ont pas de lien avec le phénotype ou des dimensions culturelles. Par exemple, les basques, qui ont une langue très particulière, ne présentent pas, selon la génétique des populations, de caractéristiques génétiques spécifiques.
La “race” en sociologie
Les études sur la “race” en sociologie sont apparues parce que, bien que les races n’aient aucune réalité scientifique, elles continuent d’organiser la perception de la réalité chez les acteurs sociaux. Les acteurs utilisent des désignations qui fonctionnent comme des catégories raciales: “arabes” ou encore de “type maghrébin” ou “de type méditerranéen”, noirs, juifs, roms ou gitan, asiatique…
Ce sont des catégories du sens commun, peu rigoureuses, qui reposent sur des caractéristiques à la fois phénotypiques et sociales.
Dans plusieurs pays, comme les Etats-Unis ou le Brésil, ces catégories sont utilisées dans les statistiques publiques afin de mesurer les discriminations. Il s’agit de mesurer par exemple le lien entre la catégorie socio-raciale de la personne et son niveau de rémunération. La classification ethno-raciale s’appuie sur l’auto-catégorisation des acteurs. On demande aux personnes comment elles-mêmes se classent dans ces catégories.
En France, il existe une grande réticence des politiques publiques à utiliser ces catégories. En effet, cela renvoie au fait que, pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement de Vichy a été très zélé à établir des discriminations sur la base de ces catégories à l’encontre des personnes juives et tziganes.
En 2013, un texte voté supprime le mot race de la législation française. Cependant, il a été souligné que supprimer le mot “race” des textes ne fait pas disparaître pour autant le racisme.
La variabilité sociale des catégories raciales
Les catégories raciales ne fonctionnent pas de la même manière selon l’époque et le lieu.
Aux Etats-Unis, les catégories raciales utilisées dans les statistiques sont noirs, blancs, asiatiques, océaniens, amérindiens, bi-racial ou plusieurs races, autres races. Les latinos sont classés comme ethnie d’origine hispanique. Certaines catégories posent des problèmes de classification comme les portugais et les brésiliens
Au Brésil, les statistiques font apparaître l’origine migratoire et la race. Concernant la race, cinq catégories sont utilisées: noirs, blancs, indiens, asiatiques et métis (“prado”).
Au Canada, c’est la notion de minorité visible qui est utilisée: “Lorsqu'on les combine, les trois groupes de minorités visibles les plus nombreux, en l'occurrence les Sud-Asiatiques, les Chinois et les Noirs, représentaient 61,3 % de la population des minorités visibles en 2011. Ils étaient suivis des Philippins, des Latino-Américains, des Arabes, des Asiatiques du Sud-Est, des Asiatiques occidentaux, des Coréens et des Japonais” (URL:http://www12.statcan.gc.ca/nhs-enm/2011/as-sa/99-010-x/99-010-x2011001-fra.cfm ).
Cette variabilité des classifications montre bien le caractère social, et non biologique, de ces catégories.
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denis guelle (dimanche, 28 mai 2017 11:10)
Intéressant, dommage que le troisième mot de l'article soit : "actuelement"
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Ce concept de race social n'existe pas de lui-même : Il est sorti du flanc de la théorie de l'intersectionnalité qui est un système de pensée radicalement américain dans sa manière de concevoir les "groupes raciaux".
Partant sans doute d'une bonne intention (combattre le racisme ?), ce concept est une catastrophe, déjà parce qu'il n'est ni totalement rigoureux ni opérationnel sur un plan théorique, mais aussi parce que sur le plan pratique, celui qui l'utilise à tendance à se mettre à clamer de grandes théories politique sur la société dans lequel il vit, et son attitude face au minorité (via le "racisme systémique") , supprimant petit à petit toute nuance. La "race sociale" se fait finalement aussi essentialiste que la "race biologique".
Coup dur ! car la "race sociale" devient finalement un socle qui veut sapper tout universalisme - en conséquence pratique, cela signifie de penser les hommes par leurs différences raciales, avant leur différences sexuelles (il n'existe plus un combat émancipateur pour les femmes mais une multiplicité), et les différence de classes sociales (Si Mobutu serait encore en vie, on dirait de lui qu'il est plus proche du prolétaire "noir" qu'un autre prolétaire "blanc", du fait de leur couleurs communes), pour se transformer en revendications plus ou moins sans danger pour la classe capitaliste.
Sans doute verrons-nous en Europe d'ici quelques décennies le résultat de cette "pensée". En attendant vous auriez tort d'en faire la publicité, messieurs-dames.
ern'iaina romeo (samedi, 14 septembre 2019 12:22)
aristocratique
ECHO (lundi, 11 mai 2020 09:31)
Bonjour
Vous écrivez:
En 2013, un texte voté supprime le mot race de la législation française. Cependant, il a été souligné que supprimer le mot “race” des textes ne fait pas disparaître pour autant le racisme
Mais le mot race figure toujours dans un grand nombre de textes importants (code pénal , loi de 1881 modifiée sur la liberté de la presse ) et il figure toujours à l'art 1er de la Constitution où une tentative de le supprimer (votée par l'assemblée nationale en 2018) est toujours non aboutie (je ne sais pas où en est la procédure mais le vote de l'AN ne suffit pas : voir le texte en vigueur de la constitution sur Légifrance )