Les expatriés et les immigrés : classes sociales et système monde capitaliste

 

 

La question du racisme doit être posée sur des bases matérialistes touchant à la racialisation du travail dans le système monde post-colonial.

 

Les expatriés et les immigrés

 

La distinction entre les termes d’expatriés et d’immigrés pose d’emblée la question de la migration sur des bases de classe sociale.

 

L’expatrié tend à désigner une personne qui émigre à l’étranger pour occuper un poste de travail en ayant une qualification élevée.

 

L’immigré désigne, dans le langage médiatique, les personnes qui émigrent pour trouver du travail, mais avec comme perspective celle d’occuper des emplois non-qualifiés ou faiblement qualifiés. L’immigré est de classes populaires.

 

On parle ainsi d’expatrié Etats-Uniens, Allemands, Japonais… Mais on parle d’immigrés africains, maghrébins, portugais, chinois…

 

L’immigration et la situation capitaliste post-coloniale

 

Les flux d’immigration sont en lien avec l’organisation post-coloniale du système monde capitaliste.

 

Il est possible de distinguer les centres économiques qui sont pour une part les anciens centre de la colonisation (Angleterre, France…), mais également des anciennes colonies devenues elles-mêmes des centres (Etats-Unis, Canada, Australie) ou même des puissances restées relativement extérieures au jeu colonial européen (le Japon).

 

Les pays de la périphérie sont d’anciens pays colonisés pour une bonne partie d’entre eux. Les pays de la semi-périphérie sont des pays qui entretiennent une situation de dépendance vis-à-vis des pays du centre, mais qui peuvent eux-même être des pays d’immigration relativement aux pays de la périphérie.

 

Les pays du centre, de la semi-périphérie et de la périphérie occupent une place différentiée au sein des rapports sociaux de travail à l’échelle de la planète.

 

L'invisibilisation de la figure politique de l'immigré

 

 

 En mettant en avant les notions interclassistes d'"indigène" (post-colonial) et de "racisés", les théories actuelles tendent à invisibiliser la notion d'immigré.

 

Notion qui reste pourtant utilisée par des groupes comme le FUIQP ou le MIB.

 

La figure de l'immigrés présente pourtant l'avantage de lier indissociablement travail et ethno-racialisation. Elle se différencie de figures telles que le réfugier ou l'exiler politique.

 

Elle présente en outre l'avantage d'être plus large que les notions issues des analyses post-coloniales: l'immigrés peut être chinois, turc ou rom par exemple.