Penser l’intersectionnalité

 

 

Peut-on essayer de dégager des sortes de règles structurelles du fonctionnement de l’imbrication des rapports sociaux ?

 

Voici quelques éléments à ce sujet:

 

- L’origine ethno-raciale et la classe sociale n’ont pas d’effets aggravant sur le sexisme: il est faux de dire que certains groupes ethno-raciaux ou que les classes populaires sont plus sexistes que les autres.

 

- L’origine ethno-raciale et le sexe alourdissent la classe sociale: le plafond de verre et le plancher collant touchent les femmes et les personnes ethno-racialisées. Ainsi, les femmes des classes populaires et les personnes racisées de classes populaires sont dans une situation sociale plus défavorables que les hommes de classe populaire blancs. Les femmes et les personnes racisées voient leur ascension sociale limitée par des discriminations.

 

- Le racisme se manifeste différemment selon le sexe et vice/versa:

 

-> Le racisme touche plus les hommes racisés (violence policière, trajectoire scolaire...) car les filles racisées sont déjà victimes dans l’espace domestique et public du sexisme: les filles racisées sont déjà discriminées en tant que femme. De fait, la discrimination raciste n’est pas nécessairement utile pour les maintenir dans une position sociale inférieure. En revanche, pour maintenir les hommes racisés dans une position sociale inférieure, il est nécessaire de passer par des discriminations ethno-raciales.

 

-> Les femmes blanches et racisées ne vivent pas les mêmes forme de sexisme: les stéréotypes qui sont attachées aux femmes racisées sont différentes de celles qui sont attachées aux femmes blanches par exemple les femmes blanches sont perçues comme douces et fragiles, tandis que les femmes noires sont perçues comme fortes et agressives.

 

-> Dans certains cas, les femmes racisées seront davantage discriminées que les hommes racisés à savoir lorsqu’elles prétendent sortir des stéréotypes qui leur sont socialement assignés: Les filles issues de l’immigration maghrébine qui sortent du stéréotype de la “beurette” pour devenir la “jeune fille voilée” sont davantage l’objet de racisme.