Vocabulaire décolonial et références en français

 

 

 

Colonialité du pouvoir (Quijano) : La colonialité du pouvoir désigne un régime de pouvoir apparu avec la modernité coloniale, mais qui n’a pas disparu avec la décolonisation. Ce régime de pouvoir s’appuie sur une racialisation du travail dans le système capitaliste et l’expansion de l’Etat-nation.

 

Colonialité du genre (Lugones) : Le genre et le sexe sont des constructions socio-historiques. Avec l’expansion coloniales, alors que les femmes et hommes colonisateurs blancs sont opposés sur la base de rôles sociaux de genre, les femmes et hommes racisées sont animalisés et opposés sur la base du dysmorphisme sexuel, mâle et femelle. Le genre est en quelque sorte un luxe de blancs.

 

Colonialité du savoir (Lander) : La colonialité du pouvoir inclus également une colonialité du savoir qui se caractérise par la domination de l’épistémé eurocentrique moderne.

 

Ego conquiro  (Dussel): « Je conquiers, je suis » a précédé dans la modernité coloniale, le « je pense, je suis » de Descartes.

 

Epistémicide (De Sousa) : Cette notion désigne le fait que la modernité coloniale ne s’est pas seulement caractérisée par le génocide de populations, mais également par la délégitimation de savoirs subalternes.

 

Extractivisme cognitif (Grosfoguel) : L’extractivisme désigne dans le colonialisme et le néo-colonialisme le fait que le centre économique exploite les matières premières de la périphérie. L’extractivisme cognitif consiste dans le fait de s’emparer de concepts produits par les penseurs de la périphérie sans les citer.

 

Herméneutique diatopique (De Sousa) : La notion d’herméneutique diatopique consiste dans le dialogue entre des concepts issus de différentes traditions culturelles, mais qui possèdent des visées émancipatrices universelles. L’herméneutique diatopique propose un dialogue entre les courants progressiste d’aires geo-linguistiques de production culturelle différentes.

 

Option décoloniale (Groupe Modernité/colonialité) : désigne la proposition produite par la groupe de penseurs latino-américains qui consiste à adopter une perspective décoloniale.

 

Pensée frontalière (Anzaldua, Mignolo) : La pensée frontalière est une pensée produite par les subalternes en subvertissant les frontières du savoir entre savoirs légitimes de l’épistémé eurocentrique et savoirs subalternes délégitimés.

 

Pluriversalisme (Dussel): Concept qui tente de dépasser l’opposition entre relativisme et universalisme. Le pluriversalisme tente de penser un universel qui admet l’existence de la pluralité.

 

Transmodernité (Dussel) : Cette notion propose le dépassement de la modernité et de la postmodernité. Il s’agit de penser comment il est possible de tenir ensemble l’existence d’idéaux émancipateurs universels tout en acceptant un pluralisme dans les voies pour l’atteindre.

 

 

Références décoloniales en ligne en Français :

 

Numéros de revue :

 

Cahiers des amériques latines : Philosophie de la liberation et tournant décolonial, 2009. URL: https://journals.openedition.org/cal/1501

 

Réseau d’étude décoloniale – URL : reseaudecolonial.org

 

Articles :

 

Anzaldúa Gloria, « La conscience de la Mestiza. Vers une nouvelle conscience », Les cahiers du CEDREF [En ligne], 18 | 2011, mis en ligne le 01 janvier 2011, consulté le 14 avril 2018. URL : http://journals.openedition.org/cedref/679

 

de Sousa Santos Boaventura, « Épistémologies du Sud », Etudes rurales, 2011/1 (n°187), p. 21-49. URL : https://www.cairn.info/revue-etudes-rurales-2011-1-page-21.htm

 

Hurtado López Fátima, « Universalisme ou pluriversalisme ? Les apports de la philosophie latino-américaine », Tumultes, 2017/1 (n° 48), p. 39-50. DOI : 10.3917/tumu.048.0039. URL : https://www.cairn.info/revue-tumultes-2017-1-page-39.htm

 

Grosfoguel Ramón, « Les implications des altérités épistémiques dans la redefinition du capitalisme global. Transmodernité, pensée frontalière et colonialité globale », Multitudes, 2006/3 (no 26), p. 51-74. DOI : 10.3917/mult.026.0051. URL : https://www.cairn.info/revue-multitudes-2006-3-page-51.htm

 

 

Quijano Aníbal, « « Race » et colonialité du pouvoir », Mouvements, 2007/3 (n° 51), p. 111-118. DOI : 10.3917/mouv.051.0111. URL : https://www.cairn.info/revue-mouvements-2007-3-page-111.htm