La violence est une modalité qui accompagne les rapports sociaux. Mais, elle ne permet pas en soi d’identifier les dominants ou les dominés.
La violence: une réalité multiforme
La violence est une notion qui recouvre différentes réalités: on parle ainsi de violences physiques, verbales ou encore de violences psychologiques.
Néanmoins, en dépit des différentes formes que prend la violence, elle tend à être opposée à la manipulation.
La violence implique l’exercice d’un contrainte exterieure sur le sujet. Tandis que la manipulation suppose d’agir sur le consentement de la personne sans contrainte apparente.
La violence, une réalité qui touche différents groupes sociaux opprimés.
Les femmes subissent de la violence conjugale, de la violence verbale ou physique dans l’espace public. Elles sont également plus souvent victimes de violences sexuelles.
Les personnes LGBTQ sont plus souvent victimes de violences dans le cadre de la famille, de l’école ou dans l’espace public.
Les personnes racisées sont susceptibles de subir des violences verbales sous formes d’injures ou de propos racistes. Les jeunes hommes racisés sont plus susceptibles d’être confrontés à des abus et violences policières.
Les nouvelles formes de management se sont selon la psychologie du travail caractérisées par une intensification des violences psychologiques au travail qui a conduit à une augmentation des risques psycho-sociaux.
La violence apparaît donc comme une forme de l’exercice de la contrainte relativement à un groupe social: soit pour le maintenir dans un état d’infériorité sociale, soit pour le contraindre à offrir sa force de travail productive ou reproductive, soit pour maintenir une norme sociale.
La violence une modalité d’un rapport social plutôt qu’un niveau du rapport social
On pourrait dès lors se demander si la violence n’est pas comme l’exploitation économique, la domination politique ou encore l’oppression culturelle, un niveau du rapport social.
En réalité, il semble plutôt que la violence constitue une modalité du rapport social. En effet, la violence est susceptible de se situer à différents niveaux des rapports sociaux.
Les violences sont susceptibles de modalités. On peut avoir des violences de basses intensité et des violences de hautes intensité. Il peut s’agir de micro-violences répétées ou d’une seule agression d’une extrême violence.
Il est possible en outre d’alterner les formes de contraintes: violences physiques, violences morales ou au contraire usage de la manipulation.
La violence des opprimé-e-s
En outre, la violence n’est pas utilisée que par les oppresseurs pour exercer leur pouvoir.
Il existe différentes formes de violence exercées par les opprimés.
On parle ainsi par exemple de violence réactive: cette forme de violence est une réaction à une violence antérieure de la part d’une victime qui cherche à se défendre d’une violence qui a été exercée auparavant sur elle.
La violence révolutionnaire: cette violence a donné lieu à une ample littérature considérant que la transformation vers une société plus juste ne peut être possible que par la violence. Cette thèse est présente par exemple chez Marx qui l’a reprend en particulier de Hegel.
Conclusion:
La violence bien que présente dans plusieurs rapports sociaux ne peut servir à caractériser au même titre que l’exploitation un rapport d’inégalité sociale. En effet, la violence n’est pas une modalité qui caractérise les exploiteurs ou les oppresseurs en particulier.
La violence est bien plutôt un effet de la conflictualité des rapports sociaux. C’est pourquoi les modalités du rapport social peuvent être aussi bien la violence que la manipulation. C’est pourquoi également la violence peut être exercée aussi bien par les oppresseurs que par les opprimés. Même si certaines formes d’oppression tendent à s’exercer plus significativement sous forme de violence.