Le dispositif présenté ci-dessous a été testé dans le cadre d’un temps de formation sur les oppressions. Il vise à introduire une dialectique entre les savoirs expérientiels et les savoirs théoriques.
Ce dispositif est à distinguer d’un atelier non-mixte où les personnes partagent leur vécu des oppressions. Ce qui peut être un moment légitime. Là, il s’agit d’un espace de formation pour des personnes pouvant vivre différentes oppressions ou bénéficier de différents privilèges sociaux.
Cercle de discussion : les participant-e-s sont disposé-e-s en cercle
Animatrice/teur : organiser les tours de parole. Ces tours de parole peuvent être organisés sur le principe de la double liste : les personnes qui n’ont pas encore pris la parole sont prioritaires.
Invité-e- : personne qui est invité-e par le groupe pour nourrir la réflexion collective par des savoirs théoriques.
La discussion part d’une question qui est posée par l’animateur/trice. Ex : Qu’est-ce qu’une oppression ? Qu’est-ce qui produit de l’oppression ?….
Les participant-e-s savent qu’elles/ils sont dans un dispositif de formation. Elles/ils interviennent à partir de leur vécu et des connaissances qu’ils/elles possèdent sur le sujet.
L’invité-e peut intervenir quand elle/il le souhaite sans suivre les tours de parole. Mais son rôle à la différence des participant-e-s n’est pas d’avancer son avis personnel sur les sujets, mais de favoriser la formation des participant-e-s sur des dimensions théoriques :
- elle/il peut poser des questions de clarification lorsqu’il ou elle à l’impression que le point de vue qui est exposé n’est pas clair ou qu’il comprend des ambiguïtés.
Par exemple : Un-e participante met en avant l’importance de la subjectivité personnelle pour déterminer ce qu’est une oppression.
L’invité-e peut poser une question du type : Donc si je suis une personne raciste et que j’ai le sentiment d’être opprimée par les immigrés, est-ce que mon sentiment valide l’existence d’une oppression ?
- elle/il peut proposer de définir des termes que les participants ont du mal à définir.
Par exemple : la différence entre égalité et équité.
- elle/il peut proposer des ressources qui peuvent compléter le propos d’une des participant-e-s
Par exemple : livre, texte en ligne, video ou chaîne you tube, site Internet…
- L’invité-e peut proposer des éléments d’explication sur certains points sur lesquels buttent les participant-e-s
Par exemple : Peut-on parler d’un « racisme anti-blanc » ? Il n’y a pas de racisme anti-blanc car cela supposerait qu’il y ait une symétrie entre la position sociale d’une personne « blanche » et d’une personne « racisée ». Une personne « blanche » peut être insultée en relation avec sa « blanchité ». Mais elle n’est pas victime de discrimination à l’emploi, au logement… Le racisme renvoie à une réalité systémique et non pas seulement à une relation interpersonnelle.