Petite auto-défense intellectuelle contre le néo-libéralisme
Le projet entrepreneurial : Luc Boltanski et Eve Chiapello dans Le nouvel esprit du capitalisme ont mis en avant que la forme actuelle du capitalisme était celle du capitalisme par projet. Le projet est devenu un des outils du management néolibéral qui permet une plus grande flexibilité et d’optimiser ainsi la recherche de profit.
Mais avant d’être un notion du monde néolibéral, le projet a été une notion de la philosophie existentialiste, en particulier chez Jean-Paul Sartre. Il considère l’être humain non pas comme déterminé par un nature humaine, mais comme conditionnés par une histoire et une société. Cela signifie que la liberté humaine et toujours en situation. C’est donc en situation que l’être humain a le projet de réaliser le sens qu’il peut donner à son existence.
Paulo Freire reprend en partie la philosophie existentialiste, mais il lui donne un sens plus collectif. En effet, le projet est celui d’une émancipation sociale. En effet, le sujet ne peut réaliser le projet de son émancipation individuelle, a fortiori s’il appartient à un groupe socialement dominé, sans une émancipation collective. En effet car si le sujet qui appartient socialement à un groupe social dominé, ne peut pas accéder à l’émancipation individuelle si le groupe social auquel il appartient est opprimé.
Pour Paulo Freire, le projet pédagogique est lui-même orienté vers cette émancipation sociale. En effet, la pédagogie vise à développer chez les opprimés un niveau de conscientisation qui les aide à mieux orienter leur projet d’émancipation sociale.