La démocratie radicale

 

 

Extrait de : Kellner, Douglas, and Jeff Share. "Critical media education and radical democracy." The Routledge international handbook of critical education. Routledge, 2009. 291-305.

 

La littératie critique des médias, dans notre conception est liée au projet de démocratie radical et se préoccupe de développer des habilités qui intensifient la démocratisation et la participation civique. Elle a une approche particulière qui développe l’enseignement d’habilités critiques et de l’utilisation des médias comme instruments de communication sociaux et de changement. Les technologie de communication sont en train d’être chaque fois davantage accessible aux jeunes et aux citoyens lambda, et ils peuvent être utilisés pour promouvoir l’éducation et l’auto-expression démocratique et la justice sociale. Il existe des technologies qui peuvent produire à des fins de démocratie participative, transformant la politique en des spectacles de médias, dans une bataille d’images, et en faisant des spectateurs des consommateurs passifs. Ces médias peuvent être également utilisés pour stimuler le débat démocratique et la participation.

 

De fait, l’enseignement de l’alphabétisation critique des médias doit être un projet participatif et de collaboration. Les élèves et les professeurs, assistants à des shows et des films ensemble, peuvent promouvoir des discussions productives entre eux (ou entre pères et fils), en cherchant prioritairement à entendre les opinions des élèves, en produisant des variations d’interprétations de textes des médias et en enseignant les principes basiques de l’herméneutique et de la critique. Les élèves et les jeunes sont généralement plus préparés, connaisseurs et immergés dans la culture médiatique que leurs professeurs et ils peuvent contribuer avec leur processus éducatif en partageant leurs idées et perceptions. En plus de la discussion critique, des débats et des analyses, les professeurs doivent orienter leurs élèves vers un processus de questionnement qui approfondis leur exploration critique des questions qui les affectent eux et la société. Comme la culture médiatique est une part essentielle de l’identité des élèves et une puissante expérience culturelle, les professeurs doivent avoir la sensibilité suffisante pour critiquer des artefacts et des perceptions qui sont chères aux élèves, mais l’on doit promouvoir une atmosphère de respect critique pour la différence et de questionnement sur la nature et les effets de la culture des médias (Luke, 1997).

 

Néanmoins, un grand défi dans le développement d’une littératie critique des médias résulte du fait qu’il ne s’agit pas d’une pédagogie au sens traditionnelle, comme des principes fermement établis, un canon de textes et de procédure d’enseignement testés et approuvés. Cela requiert une pédagogie démocratique, qui conduit les professeurs à partager le pouvoir avec les élèves et à s’unir à eux dans le processus de déconstruire des mythes, de défier l’hégémonie et de chercher des méthodes pour produire leurs propres médias alternatifs. La pédagogie critique des médias est encore naissante aux Etats-Unis, elle commence à peine à produire des résultats et plus ouverte et expérimentale que les pédagogies déjà établies, basés sur des supports imprimés. Outre cela, le matériau de la culture médiatique est tellement polymorphe, polyvalent et polysémique qu’il requière une sensibilité à différentes lectures, interprétations, perceptions des images complexes, des scènes, des narrations, des significations et des messages de la culture médiatique. Cette dernière, à sa manière, est aussi complexe pour être déchiffrée de manière critique que la culture littéraire.

L’enseignement de la littératie critique des médias développe une un espace au-dessus de la dichotomie entre fanatisme et censure. On peut enseigner comme la culture médiatique fournie des affirmations significatives sur le monde social, permettant des visions de genre, de race et de classe, ou de complexes structures et pratiques esthétiques. On peut donner une interprétation positive à sa manière de fournir des contributions significatives pour l’éducation. Mais, nous avons besoin d’indiquer comment la culture médiatique peut avancer concernant les questions de sexisme, de racisme, d’etnocentrisme, d’homophobie et d’autres formes de prénotions, en plus de la manipulation de l’information, des idéologies problématiques et des valeurs questionnables, en promouvant une approche dialectique des médias, de manière appropriée.

Les concepts centraux de la littératie critique des médias sont très pertinants pour la conception progressiste et transformatrice, quand ils sont enseignés à partir d’une approche démocratique, avec une pédagogie critique en lien avec les idées des éducateurs progressistes comme John Dewey et Paulo Freire. Il y a plus d’un siècle, Dewey défendait l’éducation pour la démocratie et soulignait une lecture active, l’expérimentation et la résolution de problèmes. L’approche pragmatique de Dewey met en relation la théorie et la pratique, et fait en sorte que les élèves, de la même manière mettent en lien réflexion et action. En utilisant une pédagogie problématisatrice, Freire promeut la conscience critique qui développe la perception des situations et problèmes concrets, en plus de l’action contre l’oppression. L’alternative de problématisation que met en œuvre Freire requiert la communication dialogique entre élèves et professeurs, qui doivent apprendre les uns avec les autres et enseigner les uns aux autres. Cela demande de la praxis, la réflexion critique justement avec l’action, pour que l’on puisse transformer la société. Pour cette raison, l’éducation médiatique doit développer une analyse critique et la production critique des médias de la part de l’élève. (…)

La démocratie radicale dépend d’individus qui se préoccupent les uns des autres, qui s’engagent dans des questions sociales et travaillent ensemble pour construire une société plus égalitaire et moins oppressive.